LES REINES

Production des Écornifleuses, avec la participation du Théâtre des Fonds de Tiroirs

Texte. Normand Chaurette

Mise en scène. Frédéric Dubois

Éclairages. Charlotte Legault

Costumes. Yasmina Giguère

Environnement sonore. Meriol Lehmann

Maquillages et coiffures. Marilou Bergeron

Distribution. Anne-Marie Côté, Laurie-Ève Gagnon, Marie-Hélène Lalande, Joanie Lehoux, Valérie Marquis, Édith Patenaude

Revue de presse

«La création qui porte sur le pouvoir, le désir et la position des femmes se tient dans un lieu magnifique et est défendue par d'excellentes interprètes.»
- Anne-Josée Cameron, Radio-Canada
Le vendredi 24 mai 2013 à 9 h 26 HAE

«Le décor de bois et de pierre (de la Tour Martello) et l'environnement sonore créé par Meriol Lehmann plongent le spectateur en plein coeur du quinzième siècle londonien et de la tempête de neige qui confine les reines au château. Cette proposition fort réussie de Frédéric Dubois met en lumière la langue magnifique de Normand Chaurette de même que les six incroyables comédiennes qui portent sa parole. Une des belles découvertes du Carrefour.»
- Yolande Prémont, Télégraphe de Québec

«Les Écornifleuses incarnent (les reines) avec hargne et mordant, revêches et échevelées au milieu de la tour Martello. Le périple est beau, puis hystérique (…).»
- Josianne Desloges, Le Soleil

«Et on applaudit la mise en scène épurée mais efficace de Frédéric Dubois, de même que les comédiennes qui incarnent de façon grandiose ces souveraines avides de pouvoir, usant de toutes les manigances possibles pour se voir coiffer de la couronne d’Angleterre.»
- Julie Bouchard, Le Voir

«Dans une mise en scène épurée, Frédéric Dubois laisse toute la place au magistral texte de Normand Chaurette. Le décor naturel au sommet de la tour (…), et neuf miroirs en fond de scène comme autant de meurtrières qui nous renvoient une image spectrale des reines qui s’entredéchirent, amplifie la morbidité de cet hallali collectif.»
- Alain-Martin Richard, Revue Jeu

«Tout au long du spectacle, on se croit réellement à une autre époque. Nul besoin d’une imposante scénographie lorsque l’on jouit d’un espace de jeu ancestral. (…) Le jeu des six comédiennes est particulièrement bien articulé et on oublie leur âge véritable pour leur donner 12 ans ou même 90 ans.»
- Geneviève Décarie, MonThéâtre.qc.ca

«Les Reines (…) ont été chaudement accueillies par le public et la critique.»
- Suzette Paradis, Info-culture.biz

«(…) toutes les comédiennes portent Les reines de Chaurette avec une conviction qui se hisse à la hauteur de l’écriture du dramaturge. (…) La pierre qui retient le corps de ces reines s’effrite, leur chair tremble et la pièce libère ses frissons.»
- Sylvie Nicolas, Le Devoir

Présenté la Tour Martello no 4, lieu historique, dans le cadre du Carrefour International de Québec, du 22 mais au 2 juin 2013.

Dans un même château, à une même époque, six des reines anglaises évoquées par Shakespeare à travers son oeuvre se croisent en ce jour d’élévation, bravant l’impossibilité temporelle de leur rencontre, la tempêtre hivernale qui assaille Londres et leur terreur que tout leur glisse entre les doigts. Tandis que le roi Édouard agonise, les six femmes luttent pour le pouvoir, se méfient les unes des autres, cherchent à être épargnées, rêvent du bout du monde et constatent l’échec troublant de la royauté. Elles montent et descendent l’escalier qui mène au coeur du château, disent et taisent, racontent amours et trahisons. Elles ont voulu être reines pour elles et pour leur siècle. Elles veulent s’élever, parées d’illusions factices, et ne font que se retrouver, plus haut peut-être, mais toujours face les unes aux autres.

Les Reines est une étonnante illustration du Québec actuel. Ces femmes parlent de nous, d’immobilisme, d’égocentrisme, de violence, de grands rêves aussi. Autour d’elles rugit une tempête, comme autour du Québec se déchaîne le monde. Il est secoué de crises financières, politiques, sociales, écologiques. Nous vivons dans la tourmente, enfermés tous ensemble dans notre tour illusoire. Dans ce monde terrible, de plus en plus de femmes accèdent, comme ici, au pouvoir. En toute humilité, nous nous demandons : sommes-nous différentes? Ou, prises dans les rouages des mêmes machines démocratiques et économiques, sommes-nous plutôt saisies des mêmes doutes, des mêmes incapacités, des mêmes capitulations?

Dans ce chaos, une lumière perce à travers les mots de Chaurette. Il semble que pour ces reines, autant que pour nous ici, il ne reste qu’une seule solution. Se parler. Les Reines est un formidable plaidoyer pour le geste de la parole comme ultime effort de paix.

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